Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La peinture et les écrits d'André
19 février 2014

Affabulation

AFFABULATION

 

 

Il  pleut “à boire debout” et du fond de la forêt parvient ce gémissement continu, comme une plainte hoquetée. Très vite, le bois noyé de marécages, s’englue dans un épais brouillard persistant qui s’effikoche  au travers des arbres en s’enroulant autour des branches, telle une multitude de suaires déchiquetés. Au village on affabule sur ces bruits insolites. Certains racontent que ce sont les pleurs des innocents massacrés jadis dans ces lieux perdus, mais personne ne peut dire quels étaient les victimes et leurs assassins. Sans doute une légende inventée pour éloigner les curieux d’un lieu que l’on veut protéger, ou garder secret. Les quelques courageux partis quérir du bois, ne s’aventurent guère profondément dans la sombre allée, veinée d’ornières et sinuante parmi des arbres serrés, crainte de se perdre  ou de  rencontrer “l’étrange”. Il y eut bien le Firmin, une tête brûlée celui-là, qui est parti un jour pour ne plus s’en revenir. Mais avait-il vraiment emprunté la sombre allée.

 

De l’ancien moulin (quasiment oublié) de l’autre côté du bois, il ne reste que des pierres moussues et la roue à aube est encore debout entre les quais. Sous l’effet des grosses pluies, le ruisseau invisible sous l’amas de ronces et autres buissons, gonfle et court follement. Cela dure trois à qautre jours et la roue qui n’est plus activée arrête ses lamentations.     

Publicité
Publicité
Commentaires
La peinture et les écrits d'André
Publicité
Archives
La peinture et les écrits d'André
Publicité